samedi 21 juin 2014

Caillou du désert

Après les classiques avec Rory Gallagher, nous allons explorer des domaines un peu moins conventionnels. Je veux parler du désert. Enfin du Desert Rock. Comme toujours, c'est une étiquette, à peu près synonyme de stoner rock, bien qu'en général on préfère restreindre l'appellation "desert rock" aux groupes de Palm Desert en Californie, berceau principal du genre avec Fu Manchu, Kyuss... Globalement le stoner c'est un tempo lent, d'où le nom, qui fait également référence à la consommation de weed. C'est aussi un son de guitare assez lourd, rapeux, parfois planant. Lourd et planant, un concept étymologiquement paradoxal que l'on retrouve dans le heavy psych, et le doom metal dans une certaine mesure. Le groupe le plus connu dans ce domaine est très probablement Queens of the Stone Age, qui est un excellent groupe, mais en ce qui me concerne j'adule Monster Magnet, et je vous encourage vivement à en faire autant.

Ici, il faut absolument que je partage une découverte récente : Brant Bjork. Ce gars est un pilier dans le Desert Rock, il était batteur de Kyuss, et a décidé de créer son propre groupe en tant que chanteur et guitariste. Quand j'entends ce qu'il fait, je me dis qu'on devrait laisser plus souvent la voix aux batteurs. Le son est posé, la guitare est purissime, la voix est très très classe, bref voilà un exemple :


Si je peux me permettre une disgression ego-philosophico-psycho-neurologique, j'ai écouté cette chanson en boucle lorsque je l'ai découverte, et au bout de quelques jours j'ai réalisé qu'en fait, je la connaissais ! Et bien ! Je reconnaissais chaque moment, lorsqu'il dit "sweet sweet sound" par exemple. Mon hypothèse est que j'avais déjà écouté cette chanson en boucle il y a des années (4, 5 ou plus, en fait j'ai 22 ans je suis jeune), et puis elle est complètement sortie de ma vie. L'autre hypothèse est qu'une confusion est survenue dans mon cerveau entre la mémoire récente et la mémoire à plus long terme, par un processus similaire à celui qui fait croire qu'on a eu un rêve prémonitoire. Je ne peux pas me résoudre à cette dernière hypothèse. Le but de cette digression était donc juste de suggérer une réflexion sur la manière dont notre cerveau fonctionne, car je trouve ça assez extraordinaire sur plusieurs points, premièrement que j'aie oublié totalement un son qui m'avait intensément fasciné (et je l'aurais définitivement oublié si le hasard ne me l'avait pas fait entendre à nouveau), deuxièmement que j'aie mis autant de temps à le reconnaître alors que je le connaissais par coeur (et je peux vous dire que lorsque les deux perceptions cérébrales indépendantes de cette chanson ont fusionné, ça a fait vraiment bizarre), troisièmement que quand même je l'aie reconnue et que mes souvenirs soient si précis après tout ce temps, et dernièrement cette histoire de confusion entre moment présent et sensation de déjà vécu, même si ça n'est pas le cas ici je pense, m'arrive quand même très souvent et j'aimerais bien que ça cesse.

De Brant Bjork (en plus son nom sonne super bien), je conseille vraiment très fort très beaucoup Somewhere some woman, dont je n'ai par contre aucun souvenir enfoui. Globalement mettre la discographie de Brant Bjork installe une ambiance à la fois posée, cool, rock, un peu intimiste que j'aime beaucoup.

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